Words by Katherine Mansfield from her Journal (1907-1922)
Voice; violin; viola; cello
2009-2010 – 35mn
Jody Pou : voice; Anna Lim : violin; Tawnya Popoff : viola; Carrie Stinson : cello / From SHSK’H Vol.06 : Igor Ballereau #2 / Recorded at Avatar studios, New York – July 30-31, 2010 by Bryan Smith
Words
- I.
Sometimes – it seems like miles away – I hear the sound of a door opening and shutting. De temps à autre, à des kilomètres de distance, dirait-on, j’entends une porte s’ouvrir ou se fermer. - II.
Quite impersonally, I admired my silver stockings bound beneath the knee with spiked ribbons, my yellow suède shoes fringed with white fur. How vicious I looked! Tout à fait objectivement, j’admirais mes bas argentés, retenus au dessus des genoux par des rubans, mes chaussures de daim jaune bordées de fourrure blanche. Que j’avais l’air vicieuse! - III.
In the Persian shop she leaned against a red and black silk curtain. She was very pale, and her black hat looked enormous, and she kept wanting to buy me “these things – feel how soft they are”, and smiling and speaking just above her breath for tiredness. Dans la boutique aux bibelots persans, elle s’est appuyée contre une portière de soie rouge et noire. Elle était très pâle, son chapeau noir semblait immense et continuellement elle voulait m’acheter « ces choses-là — Touchez comme c’est doux ». Et elle souriait, elle parlait d’une voix qui était à peine un souffle, à force de fatigue. - IV. Everybody sleeps but I (The train shatters through the darkness) [solo cello]
- V.
Perhaps because I went to sleep thinking of him, I woke and was he, for quite a long time. I felt my face was his serious, sleepy face. I felt that the lines of my mouth were changed, and I blinked like he did on waking. Peut-être parce que je m’étais endormie en pensant à lui, je me suis réveillée et, pendant un grand moment, j’ai été lui. Je sentais que mon visage était son visage endormi et grave. Je sentais que les contours de ma bouche avaient changé et je clignais des paupières comme il le faisait au réveil. - VI.
Even if I should, by some awful chance, find a hair upon my bread and honey – at any rate it is my own hair. Quand on vit seule…
Même si, par un hasard épouvantable, je venais à trouver un cheveu sur ma tartine de miel… au moins, ce serait un cheveu à moi. - VII. The high luxury of not having to explain [solo cello]
- VIII.
Ach. Tchehov! Why are you dead? Why can’t I talk to you, in a big darkish room, at late evening – where the light is green from the waving trees outside. Ach, Tchekhov! Pourquoi êtes-vous mort? Pourquoi ne puis-je causer avec vous, dans une grande pièce un peu obscure, tard dans la soirée, quand les arbres qui ondulent au dehors tamisent une lumière verte? -
IX.
Others leave me – all things leave me,
D’autres me quittent —- tout s’en va.
You remain.
Toi seul, tu restes. - X.
Oh Life! Accept me – make me worthy – teach me.
I write that. I look up. The leaves move in the garden, the sky is pale, and I catch myself weeping. It is hard to make a good death… O, Vie! Accepte-moi — rends-moi digne — apprends-moi!
J’écris ceci. Je lève les yeux. Les feuilles frémissent dans le jardin, le ciel est pâle et je me surprends à pleurer. Il est difficile — il est difficile de faire une bonne mort… - XI. Only to breathe was enough [solo cello]
- XII.
One’s sense of the importance of small events is very juste here. They are not important at all. Ici, le sentiment qu’on a de l’importance des petits événements est parfaitement juste. Ils n’ont aucune valeur… - XIII.
I want to remember how the light fades from a room – and one fades with it, is expunged, sitting still, knees together, hands in pockets…. Je veux me rappeler de quelle façon la lumière déclinante disparaît d’une chambre — et on décline avec elle, on est entrainé, assis là sans bouger, les genoux réunis, les mains dans les poches. - XIV. I have left undone those things which I ought to have done and I have done those things which I ought not to have done [solo cello]
- XV. Let it be a poem